que serais-je sans toi guillaume musso pdf

Extrait :
Simplement te dire que, plusieurs fois, j’aurais aimé être un personnage de fiction. Parce que dans un
roman ou dans un film, le héros aurait été moins maladroit pour faire comprendre à l’héroïne qu’elle lui
plaisait vraiment, qu’il aimait parler avec elle et qu’il éprouvait quelque chose de spécial lorsqu’il la
regardait. Un mélange de douceur ; de douleur et d’intensité. Une complicité troublante, une intimité
bouleversante. Quelque chose de rare, qu’il n’avait jamais ressenti avant. Quelque chose dont il ne
soupçonnait même pas l’existence.
Simplement te dire qu’un après-midi, alors que la pluie nous avait surpris dans le parc et que nous avions
trouvé refuge sous le porche de la bibliothèque, j’ai senti, comme toi je crois, ce moment de trouble et
d’attraction qui, un instant, nous a déstabilisés. Ce jour-là, je sais que nous avons failli nous embrasser. Je
n’ai pas franchi le pas parce que tu m’avais parlé de ce petit ami, en vacances en Europe, à qui tu ne
pouvais pas être infidèle, et parce que je ne voulais pas être à tes yeux un type
« comme les autres », qui te draguent sans vergogne et souvent sans respect.
Je sais pourtant que si on s’était embrassés, je serais reparti le cœur content, me foutant de la pluie ou du
beau temps, puisque je comptais un peu pour toi. Je sais que ce baiser m’aurait accompagné partout et
pendant longtemps, comme un souvenir radieux auquel me raccrocher dans les moments de solitude. Mais
après tout, certains disent que les plus belles histoires d’amour sont celles qu’on n’a pas eu le temps de
vivre. Peut-être alors que les baisers qu’on ne reçoit pas sont aussi les plus intenses…
Simplement te dire que lorsque je te regarde, je pense aux 24 images seconde d’un film. Chez toi, les 23
premières images sont lumineuses et radieuses, mais de la 24e émane une vraie tristesse qui contraste
avec la lumière que tu portes en toi. Comme une image subliminale, une fêlure sous l’éclat : une faille qui
te définit avec plus de vérité que l’étalage de tes qualités ou de tes succès. Plusieurs fois, je me suis
demandé ce qui te rendait si triste, plusieurs fois, j’ai espéré que tu m’en parles, mais tu ne l’as jamais fait.
Simplement te dire de prendre bien soin de toi, de ne pas dire contaminée par la mélancolie. Simplement
te dire de ne pas laisser triompher la 24e image. De ne pas laisser trop souvent le démon prendre le pas
sur l’ange.
Simplement te dire que, moi aussi, je t’ai trouvée magnifique et solaire. Mais, ça, on te le répète cinquante
fois par jour, ce qui fait finalement de moi un type comme les autres…
Simplement te dire, enfin, que je ne t’oublierai jamais.
Format : pdf
Taille : 3 MB
Langue : français
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