Extrait :
C’était un samedi matin du mois de février, le gel recouvrait les terres labourées et les bords de route des immenses plaines de la Beauce, situées au sud de la forêt de Rambouillet.
Le soleil réchauffait les endroits les plus exposés et les quelques bosquets
d’arbres se couvraient d’un léger brouillard qui, doucement, s’effaçait au- dessus de la cime des chênes.
Le ronronnement du moteur du cross-over, l’autoradio calé sur RFM qui distillait les paroles sucrées de La vie par procuration de Jean-Jacques
Goldman : « Des mois des années sans personne à aimer, jour après jour l’oubli de l’amour… » et les interminables lignes droites maintenaient Camille dans les brumes d’une nuit trop courte.
Elle jeta un coup d’œil rapide au compteur :
« Plus que vingt kilomètres », constata-t-elle.
D’ailleurs, pourquoi se posait-elle la question ? Cette route, elle l’avait empruntée des centaines de fois, ce trajet, elle le connaissait par cœur : Rambouillet, autoroute A11, sortie direction Orléans, nationale 154.
Camille vivait avec Richard, son mari, Vanessa et Lucas, ses deux enfants, dans une maison cossue sur la commune de Saint-Rémy-lès- Chevreuse, à quelques kilomètres du château de Versailles.
Les traditionnels embouteillages parisiens avaient laissé place, jusqu’au dimanche après-midi, à une brève accalmie. Le samedi matin était la demi- journée la plus aisée pour circuler.
Elle était attendue pour le déjeuner chez ses beaux-parents et n’avait aucune intention d’arriver en avance, ne serait-ce que de quelques minutes. La pendule digitale venait de basculer sur un double zéro : 11 h 00.
« Bien trop tôt ! » pensa-t-elle, la mine renfrognée, tout en cherchant du regard un endroit où s’arrêter.
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