Extrait :

Mémoire d’éléphant, mémoire prodigieuse, extraordinaire ou, de façon plus

moderne, rajeunir son cerveau ou le développer ! Ces promesses existent

depuis les Grecs de l’Antiquité jusqu’aux mages de la Renaissance.

Nombreux furent ceux qui voulaient décrypter les rouages de la mémoire et

vendre des méthodes pour la rendre extraordinaire. Dans l’Antiquité

grecque, les sources d’Olympie étaient réputées pour la mémoire :

« Donnez-moi vite l’eau fraîche qui s’échappe du lac de Mnémosyne… et

ensuite parmi les autres héros tu seras le maître » (tablette de Pétélie, datée

du IVe ou IIIe siècle avant notre ère).

Au Moyen-Âge et à la Renaissance, Raymond Lulle (1235-1315) puis

Giordano Bruno (1548-1600) s’inspirèrent des rotules, roues concentriques

utilisées pour crypter des messages secrets, afin d’imaginer des systèmes qui

permettraient de décrypter la mémoire des connaissances. Pour de telles

pratiques, puisque la connaissance suprême était détenue par Dieu,

Giordano Bruno périt sur le bûcher de l’Inquisition. Au siècle des Trois

Mousquetaires, un mathématicien français contemporain de Descartes,

Pierre Hérigone, eut l’idée de réutiliser de façon plus moderne le principe du

code pour transformer des chiffres en lettres, puis en mots et phrases, de

façon à mémoriser avec plus de facilité des nombres. C’est ce code chiffrelettre qui fut à l’origine de beaucoup de procédés mnémotechniques à succès

au XIXe siècle, permettant à des mnémonistes ou « magiciens » de musichall de faire des prouesses de mémoire.

Mais il existe aussi des procédés plus modestes que nous avons tous

utilisés, écoliers ou étudiants, comme les phrases clés

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