Extrait :

Consolider l’Europe, réintégrer le commandement de l’OTAN, créer

Airbus ou une alliance avec l’Allemagne pour les batteries ou la défense,

pousser l’Union européenne à instaurer une taxe carbone à ses frontières : ce ne

sont pas des mesures qui font descendre les Français dans la rue. Et pourtant :

elles sont plus déterminantes, sur le long terme, que l’augmentation du prix de

l’essence ou la limitation de la vitesse à quatre-vingts kilomètres à l’heure sur

les départementales. Le conseiller et dirigeant d’entreprise Alain Minc* en est

convaincu : « Si l’on regarde les grandes décisions prises par les présidents – la

monnaie unique, le marché unique, le choix de revenir dans le commandement

stratégique de l’OTAN, le whatever it takes de Mario Draghi, etc. –, ce sont des

choix tellement importants que l’opinion publique ne s’en mêle pas. » Le cœur

de la stratégie demeure la lutte pour la liberté d’action qui garantit le libre

exercice de la souveraineté nationale.

François Mitterrand l’avait bien compris. Son plus proche conseiller

Jacques Attali*, qui l’a accompagné pendant deux décennies et fut le stratège

économique de la victoire de 1981, raconte son obsession de la stratégie :

« Nous ne parlions que de cela. Autrement dit : de la trace qu’il voulait laisser

dans l’Histoire. » Le dirigeant politique possède plus de marge de manœuvre

qu’il n’y paraît dès lors qu’il sait éviter « les deux maux de notre époque :

l’émotion et l’impatience », selon l’expression du général Bentégeat*, ancien

chef de l’état-major particulier de Jacques Chirac.

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Langue : français

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