Extrait :
En 1896, un jeune prêtre dynamique, le père Pasquale de Nisco, eut la charge de Madonna del Carmine. De Nisco fonda des sociétés spirituelles et organisa des festivals. Il encouragea les résidents à défricher le sol pour y faire pousser des oignons, des haricots, des pommes de terre, des melons et des arbres fruitiers dans les grandes cours à l’arrière de leurs maisons. Il distribua des graines et des bulbes. La ville prit vie. Les Rosetanis se mirent à élever des cochons dans leur jardin et à faire pousser des vignes pour faire du vin maison. On construisit des écoles, un parc, un couvent et un cimetière. De petites échoppes et des boulangeries, des restaurants et des bars ouvrirent leurs portes avenue Garibaldi. Plus d’une douzaine de manufactures jaillirent de terre, où l’on fabriquait des chemisiers pour l’industrie du vêtement.
À Bangor, toute proche, on rencontrait surtout des Gallois et des Anglais, tandis que la population de la ville suivante comptait une majorité écrasante d’Allemands. Ainsi – étant donné les relations tendues entre les Anglais, les Allemands et les Italiens à cette époque – Roseto était-elle un endroit strictement réservé aux Rosetanis. Si vous vous étiez baladé dans les rues de Roseto, Pennsylvanie, au début du XXe siècle, vous n’auriez entendu parler que l’italien