Dans la tête de ma psy, et comment choisir le sien

Extrait :

Il est difficile de faire le tri entre ce qui m’appartient en propre et ce que

je partage avec beaucoup d’autres confrères et consœurs. J’assume ma

personnalité, mon histoire. Je suis parvenue à un âge (70  ans !) où c’est

relativement facile, je suis moins préoccupée par le besoin d’être reconnue

et intégrée que lorsque j’avais 20  ans et je suis sans doute moins

conformiste.

Je vais parler de moi parce que le métier de psy est incarné : cela signifie

que la personne qui le pratique compte au moins autant que la technique. Je

considère qu’il est impossible de faire ressentir avec un tant soit peu

d’authenticité ce qui se joue dans ma relation avec les patients sans donner

quelques clés qui permettent de comprendre qui je suis. Il a fallu pour cela

que je me départisse de la réserve qui est classiquement de mise pour les

psys, comme pour les médecins. Je me trouve dans cette démarche en plein

accord avec le psychiatre et écrivain Irvin Yalom quand il souligne qu’à

partir du moment où nous sommes tous, psys comme patients, souffrants et

mortels, nous devons faire de la sincérité un impératif et n’avons nul besoin

de nous montrer irréprochables ou insensibles.

J’aime avoir le sentiment de choisir les contraintes que j’accepte alors de

respecter sans difficulté et j’apprécie tout autant de croire qu’il en est de

même pour autrui. Donner des conseils, pourquoi pas, chacun est libre de

les suivre ou pas. Guider la vie de mes patients, leur dire ce qui est bon ou

mauvais pour eux ne me semble ni possible, ni surtout souhaitable. Je suis

Livres Recommandés :  Ecrire pour guérir

contre ces livres de recettes que le lecteur est invité à suivre pour réussir sa

vie. Chacun doit se sentir libre de faire ce qu’il veut et ce qu’il peut de sa

vie.

J’ai donc conçu ce livre pour qu’il puisse aider ses lecteurs sans être

directif.

Je n’ai jamais regretté d’avoir choisi ce métier. L’entre-soi est un piège.

Mes amis et ma famille me ressemblent. Être psy m’a permis de sortir de

mon monde. L’agricultrice picarde qui consulte pour savoir si son mari qui

s’est suicidé a pensé à elle avant de mourir, la mère de famille toxicomane

qui essaye d’élever correctement ses enfants, le jeune homme schizophrène

qui veut devenir infirmier, la femme qui conteste à son compagnon le droit de la battre car « on n’est pas mariés »

 

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