Extrait :
Dans le roman de Gudule, Guillaume a toutes les peines du monde à écrire l’histoire qu’il a
si bien su raconter de vive voix : ses fautes d’orthographe et ses maladresses la rendent
incompréhensible. Quant à la mystérieuse Ida dont il aimerait bien écrire l’histoire, elle
cherche un grimoire qu’il faut posséder pour devenir écrivain. Elle imagine un livre aux vertus
puissantes, capable de donner le génie de Victor Hugo à celui qui le détient. Or, ce grimoire
se révèle être un simple cahier aux pages encore blanches. Pas de magie à espérer, pas
d’incantations à proférer : pour devenir écrivain, il faut simplement se mettre à écrire.
Si le langage SMS des textos, les courriels, l’utilisation des sigles nous éloignent
aujourd’hui de la rédaction, l’apprentissage de l’expression écrite reste un objectif majeur
dans les programmes scolaires et on attend des étudiants, qu’ils choisissent la voie générale
ou professionnelle, qu’ils sachent s’exprimer en respectant l’orthographe, la syntaxe et la
ponctuation quand ils rédigent des lettres de motivation, des rapports de stage, des résumés,
des dissertations.
Autant avouer dès maintenant que ce mémo n’aura, c’est à craindre, pas plus de puissance
magique que le grimoire du roman de Gudule. Mais contrairement au grimoire, il n’abandonne
pas son lecteur désappointé au vertige de la page blanche : ses pages sont remplies de
conseils qui, à défaut de donner au lecteur le génie de Victor Hugo, l’aideront au moins à
acquérir des méthodes utiles pour s’exprimer avec clarté et précision et, pourquoi pas, dans
un style personnel.
Le premier chapitre de ce mémo propose une série d’exercices d’écriture courts pour
s’échauffer et essayer divers outils de la langue : il s’agit de s’habituer à manipuler les mots