Extrait :

En général, je préfère les romans aux essais. Écrire sur le coaching est un pari

risqué, car rien ne remplace l’expérience vivante et directe de la relation

humaine : en entreprise comme dans le sport de haut niveau, l’écueil du livre

de recettes ou de l’autosatisfaction n’est jamais bien loin. A contrario, mon

expérience me conduit à témoigner ici à partir d’une conviction profonde : le

coaching est une profession à part entière qui mérite une réflexion croisée

entre praticiens et théoriciens du développement humain. Certes, le football

professionnel n’est pas une entreprise comme les autres, mais je ressens beaucoup de points communs entre nos deux mondes, au-delà de l’homonymie

qui nous lie.

D’une part, on ne devient pas coach par hasard : pour moi, cela fut une vraie

vocation, dès le début de ma carrière. Connaissant mon univers, parce que j’ai

été joueur et parfois remplaçant, je peux comprendre de l’intérieur les joueurs

que je sélectionne et les entraîneurs dont je supervise les formations. Je crois

qu’un coach a besoin de cette conscience partagée avec son coaché pour être

crédible. En entreprise aussi, me semble-t-il, le coach voit les enjeux cachés du

business parce qu’il est à la fois à l’extérieur du terrain et à l’intérieur de la

logique propre des décideurs.

D’autre part, le coaching suppose un dosage subtil entre intimité et performance. Avec nos joueurs, je veille constamment à faire des ponts entre leur vie

privée et leur quotidien professionnel. La vie privée influe sur le quotidien professionnel. À travers les deux, je dois sentir leurs fragilités et leurs ambitions. Je

devine leurs fragilités et leurs ambitions. Il est essentiel que tout le staff cultive

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avec les athlètes une relation faite d’affectivité et d’exigence, car l’équilibre