Extrait :
Les 300 mots d’un reportage pourront à la fois
s’inspirer des 500 mots d’un communiqué, des 100 mots
d’un paragraphe de rapport annuel et des 60 secondes
d’une vidéo mise en ligne sur Internet. Et, pendant leur
création, tous ces documents d’information auront été
influencés de manière variable par les travailleurs de
disciplines diverses dont les interventions sur le contenu
se manifestent indépendamment. Le «titreur» module
l’en-tête d’un article selon l’espace disponible. L’attaché
de presse résume par un communiqué un discours
prononcé par une personne mais souvent écrit par une
autre. Le comptable de l’entreprise ajoute un chiffre
jugé essentiel au rapport annuel. Le réalisateur de la
vidéo utilise, en priorité, les images pour lesquelles il a
obtenu la libération des droits.
Malgré toutes ces contraintes, ces personnes ou
les organisations qu’elles représentent informent, directement ou indirectement. Elles communiquent à des
publics variés des idées qu’elles ont préalablement
partagées avec des publics limités. Et ces idées peuvent
être mesurées et évaluées.
Depuis Berelson, la quête de sens dans la communication a inspiré de nombreux chercheurs. Celle-ci fait
aujourd’hui partie de notre vie au point où nous la
tenons trop souvent pour acquise. Pourtant, elle donne
un sens à notre vie. Elle fait et défait les gouvernements.
La guerre. La paix. La réputation. La notoriété.
Dans la foulée des travaux de l’école américaine,
les chercheurs de l’école française ont privilégié une
recherche basée sur le sens. Parmi ceux-ci et dès la fin des
années 1950, Violette Naville-Morin a voulu comprendre
et mesurer le sens de la communication par les médias et
la publicité. L’unité d’information qui lui a servi d’étalon
a maintenant 50 ans.