Extrait :

S’i1 y a une idee centrale dans cette serie d’ouvrages c’est bien celle qui

consiste II vouloir essayer de faire la synthese et de chercher II rapprocher des

thearies qui s’opposent. II s’agit d’une approche qui tient compte du caractere fortuit des phenomenes; il ne s’agit pas de savoir quelle tbeorie est la

bonne, rnais de voir dans quelles conditions chaque theorie est applicable. II

n’est pas question d’opposer la planification au systeme D mais de savoir

quand il faut planifier, quand il faut savoir se debrouiller ; non pas d’opposer la maximisation it la satisfaction, mais de savoir ou il importe de maximiser, ou il importe de donner satisfaction.

Les « Theories » sont utiles car elles permettent de reduire la necessite

de collecter des masses d’informations. II n’est pas utile de retenir tous les

details connus d’un phenomime. Au contraire, I’on retient une thearie et Ie

fait d’abstraire permet d’expliquer une multitude de details. Le degre d’abstraction peut varier considerablement. Ces differents ouvrages s’efforcent de

presenter une thearie de niveau intermediaire. Ainsi, cette suite de livres se

situe dans un entre-deux et de cette fa90n I’on rejette les deux positions

extremes, II savoir la tradition classique des etudes de cas, qui n’ont jamais

cherche it elaborer des interpretations conceptuelles it partir de descriptions

concretes, de meme que la tradition qui s’attache it concevoir des principes,

dont Ie haut niveau d’abstraction fait perdre tout contact avec la realite.

Un autre projet lie it cette serie d’ouvrages est d’offrir une theorie qui

ait une bonne « assise », qui trouve son point d’ancrage dans des faits, et qui

se developpe d’une fa~on inductive it partir d’investigations systematiques sur

Ie comportement des organisations. Je suis fermement convaincu que la meilleure direction II prendre quand on veut creer une politique plus efficace est

pour la personne interessee d’avoir une meilleure connaissance du monde

auquel elle est confrontee. Ceci revient II dire que je considere mon role de

chercheur et ecrivain, comme devant etre un rOle de genese et de transmission

de la meilleure thearie descriptive possible. J’estime qu’il est de la responsabilite de tout praticien, qu’il soit dirigeant, analyste ou consultant (y compris

moi-meme quand j’ai ce rOle) de faire des recommandations, de decouvrir de

nouvelles approches en matiere d’elaboration de politiques. Autrement di!, je

pense que Ie meilleur conseil consiste II appliquer un savoir conceptuel II un

fait ou pbenomene dans un contexte precis et Jamilier. Pour moi, une bonne

thearie descriptive entre de bonnes mains est un instrument directionnel, peut

etre Ie plus puissant dont nous puissions disposer.