Extrait :
Après avoir contemplé une fois de plus le portrait que
son mari avait fait d’elle — œuvre dont elle connaissait les
moindres détails et qui était le seul tableau accroché à un mur
du petit boudoir où elle passait la plus grande partie de son
temps quand elle se retrouvait dans son appartement —
Christiane resta rêveuse… Rêve teinté d’une tristesse infinie à
laquelle se mêlait l’odieuse sensation de solitude. Ça faisait une
semaine, depuis le décès de Serge après douze années de vie
commune, que Christiane se sentait désespérément seule.
C’était comme s’il n’y avait plus personne auprès et même
autour d’elle. Fatima, la servante portugaise, ne comptait pas.
Quant aux innombrables amis qui s’étaient manifestés quelques
jours plus tôt au cours du défilé, à l’issue de la cérémonie
funèbre où Serge avait été incinéré selon sa demande, ils
semblaient s’être tous volatilisés. Il ne restait plus, encombrant
le petit meuble-secrétaire placé juste au-dessous du portrait,
qu’un amoncellement de lettres de condoléances et de
télégrammes auxquels Christiane ne se sentait pas le courage
de répondre
Format : pdf
Taille : 3 MB
Langue : français
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