Extrait :
Pour Albert Camus, il y a un métier d’homme, qui consiste à s’opposer au malheur du monde afin d’en diminuer l’intensité, dans les limites propres à chaque individu. Son autorité d’intellectuel, son parcours singulier donnent à sa parole une audience particulière, dans un monde qui s’est déjà globalisé — en particulier sous l’effet des totalitarismes et des impérialismes. Albert Camus ne limite pas ses engagements aux frontières nationales ; l’Europe est au cœur de ses préoccupations, voire de son indignation lorsqu’elle est celle de Franco et que l’on ne s’en offusque pas. Et Albert Camus monte à la
tribune quand ses frères d’Europe de l’Est sont soumis à l’oppression d’un totalitarisme fou, brisant toutes libertés dans le plus total irrespect de la personne humaine et de la justice.
Plus que de culture, c’est de civilisation qu’il s’agit et du sentiment fraternel qui unit les hommes en lutte contre leur destin. Il se dessine par là une morale pour soi-même : ce métier d’homme est un apprentissage, une discipline, qui se joue au quotidien et toute la vie durant : « J’aime mieux les hommes engagés aux littératures engagées, écrivait-il dans ses Carnets. Du courage dans sa vie et du
talent dans ses œuvres, ce n’est déjà pas si mal. »
Format : pdf
Taille : 3 MB
Langue : français