Extrait :

Cette force destructive peut provoquer des dommages, voire des ravages, irréparables : perte de contact avec soi, incapacité à faire émerger le meilleur de l’être profond, mauvais choix de partenaire dans une relation d’accommodation, infidélité, relation superficielle avec ses enfants, rapports faux avec ses parents où les vrais enjeux sont éludés, emploi avant tout alimentaire alors que les aspirations sont autres, amitiés fausses et superficielles où personne ne se dévoile, milieu professionnel démotivant et rapports aux collègues banals ou conflictuels, etc.; finalement, la force de la destruction et sa durée pendant de longues années risquent fort de handicaper la personne ou de mener à la mort physique.

Pourtant, il faut bien conserver en soi une énergie immense pour faire face au quotidien malgré tant de démesure. Il faut bien multiplier de véritables trésors d’adaptation pour éradiquer les souffrances intérieures du faux soi. Si nous abandonner en toute confiance dans une relation nous sécurise, nous apaise et témoigne de notre véritable aptitude à la sérénité, maintenir une dynamique intérieure qui nous met en défaut réclame de nous une mobilisation constante et provoque des frustrations tout aussi constantes. Pourquoi tant d’énergie gaspillée pour si peu de bénéfices? Au fond, la vie alors ne consiste qu’en une maigre survivance qui rejoindra finalement le vide de la mort. Il faut avoir eu bien mal dans son enfance pour s’enfermer dans un mouvement de douleurs perpétuelles, ne plus croire en soi et capituler sur son propre sort. Quand on n’a plus de voix/voie pour dire et aucune personne aimante près de soi pour écouter sincèrement, on s’inflige soi-même la douleur de la souffrance, on dit son désarroi dans sa propre maltraitance, on continue de vivre, en apparence, alors que la détérioration lente de l’âme opère.

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