Extrait :

On a trop tendance aujourd’hui à mépriser la grammaire avec ses exceptions, ses accords capricieux, son orthographe fantasque ; on a trop tendance

à railler l’analyse avec ses exercices jugés scolaires, mécaniques et inutiles.

C’est oublier que, bien conduites, la grammaire et l’analyse sont pleines d’intérêt : elles aident tout un chacun à mieux sentir sa langue, à maîtriser le langage parlé, à apprécier la langue écrite, celle des bons, des grands écrivains,

bref à aiguiser son appétit pour « ce vice impuni, la lecture », comme dit si

joliment Valery Larbaud.

Notre plan est tout simple :

– quelques pages préliminaires sur l’étymologie du mot analyse en rapport

avec la fonction de cette activité ;

– une première partie consacrée à l’« analyse grammaticale » (nature et

fonctions des dix catégories grammaticales), si précieuse pour l’étude des

notions de base et pour l’apprentissage des autres langues, surtout les

langues « à flexion », anciennes comme le latin ou le grec, modernes comme

l’allemand ou le russe ;

– une deuxième partie axée sur l’« analyse logique » (nature et fonctions

des diverses propositions : indépendantes, principales, subordonnées), le

tout étant éclairé de nombreux exemples tirés d’écrivains, de poètes ou

de dramaturges ;

– des fiches de synthèse récapitulant l’essentiel à savoir ;

– et pour finir, quelques tableaux de conjugaison : la maîtrise du verbe est

aussi indispensable que « la table de multiplication » l’est dans l’apprentissage du calcul…

Analyse grammaticale et analyse logique, intimement liées, sont indissociables, de même que l’analyse est inséparable de son antonyme la synthèse.

Du mot, on passe au groupe de mots, du groupe de mots à la proposition, de

la proposition à la phrase… et de la phrase à l’idée, à la pensée, au style et au

plaisir de lire et, pourquoi pas, d’écrire.