Le faussaire

Extrait :

C’était la belle vie : ça se devinait, ça se remarquait, ça se sentait. Pour avoir cette triple impression, il suffisait d’observer : l’homme, qui n’avait pas encore atteint la trentaine, semblait fait pour goûter à tous les plaisirs de l’existence. De lui se dégageait une sorte de rayonnement qui créait la sympathie immédiate. Sa taille élancée lui donnait de l’allure : le cheveu très brun, le teint très mat et les yeux très noirs indiquaient une provenance méditerranéenne. Et peut-être était-ce parce qu’il se savait mieux que beau, qu’il se trouvait parfaitement à l’aise à la terrasse de l’immense café devant laquelle passait et repassait tout le tohu-bohu de Saint-Tropez.

Mais se sentant là chez lui, il ne paraissait pas attribuer plus d’importance au bleu du ciel qu’au blanc des yachts et qu’au visage des maisons ceinturant le bassin du port. Son regard, assez indéfinissable, errait plus loin vers des horizons insoupçonnés, l’arrachant même à la table où il se trouvait en compagnie de deux jolies filles et de l’un de ces amis que l’on appelle aujourd’hui « un copain ». Tous trois sirotaient, comme lui, des coca-whiskies.

Si « le copain » était à peu près de son âge, les filles – la rousse en blue-jean à la teinte douteuse et la blonde en minijupe défraîchie – étaient nettement plus jeunes, très jeunes même, cherchant à paraître encore plus jeunes que leur âge.

C’était la fin de l’après-midi, moment de la grande affluence : celui où il est de bon ton de se retrouver et de se pavaner, entre Tropéziens d’importation, à la terrasse de l’unique grand café.

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